Trouver le sens dans la terre - soigner le sol

Trouvez ici un texte sur le sol en permaculture

PERMACULTURESOL

Lambert van Dinteren

1/22/20245 min lire

Permaculture, ou 'soigner le sol'

La permaculture est actuellement 'à la mode'. Vous trouverez une avalanche d'informations sur le Web. Quand je parle, moi, de permaculture, je comprends 'une culture qui se base sur l'observation de la Nature'. Il s'agit d'un 'biomimétisme', bien que cela soit une tautologie un peu bizarre de le dire ainsi: pour faire ce que la Nature fait (faire pousser des aliments) il faut voir comment la Nature fait (faire pousser des plantes). C'est à dire combien nous étions éloignés de cette Nature. En effet, depuis le Néolithique et l'invention de l'agriculture, l'homme 's'est imposé' à la Nature, a essayé de 'maîtriser', de 'dominer' la Nature. Bêche, charrue, tracteurs, fertilisants chimiques, pesticides, nous ont éloignés de la terre.

La permaculture, comme je le comprends, veut

  • travailler avec la nature ;

  • observer et interagir ;

  • favoriser la diversité ;

  • obtenir une production ;

  • permettre l'autorégulation et accepter la rétroaction ;

  • favoriser les ressources renouvelables ;

  • utiliser 'les déchets' qui sont en fait des ressources ;

  • prendre soin des sols, source de vie

Dans ce post, je voudrais me concentrer sur les deux dernières caractéristiques. En effet, le sol est primordiale:

  • Les plantes s'y enracinent, trouvent un attache

  • Les plantes y trouvent des nutriments (dissolus dans l'eau) à travers leurs racines

  • Ces nutriments sont présents grâce à toute une batterie de micro-organismes qui décomposent la matière organique morte (les 'déchets') qui s'y trouve quand plantes, bactéries, champignons ou encore animaux meurent - restent alors des molécules (nitrates, carbonates, phosphates, ...) qui sont des aliments pour les plantes

  • Souvent, les plantes auront du mal à trouver ces molécules - ce sont alors des bactéries autour des racines (bactérie rhizobium) et les 'partenariats'/'symbioses' avec les champignons (endomycorhizes et ectomycorhize) qui les rendent disponible (voir le poste 'Quel espoir raconte nous le sol')

On voit alors bien comment 'biodiversité' et 'production' vont ensemble, et comment 'déchets' et 'fertilité' forment un 'cercle vertueux' si les 'micro-organismes' peuvent intervenir. On a donc tout intérêt de favoriser la vie dans le sol.

Dans la suite de ce post, je vous propose comment j'ai commencé mon potager en préparant le sol et comment j'essaye de continuer à prendre soin du sol.

Pour commencer, notre terrain n'était pas très adapté... Un prairie où jamais il y avait eu un potager. Une couche d'argile à 20cm, parfois même seulement 5cm en dessous de la surface. Donc peu de terre disponible. Et en plus, dès qu'il pleut de la boue (l'argile n'absorbant que très difficilement l'eau) et dès qu'il fait sec un espèce de béton sous la fine couche de terre. Pour commencer, il fallait donc faire deux choses: 1) 'casser' ou mieux 'ouvrir' la couverture d'herbe, 2) rajouter de la biomasse et de la terre pour rehausser/augmenter en volume la couche de terre.

Première étape: des bâches mises avant l'hiver et enlevées au début du printemps. Pas ce qui est le plus écolo, mais efficace. Surtout si on n'a pas (encore) du matériel organique à disposition.

Deuxième étape: l'apport de différents mulch. J'avais de la chance: des saules à couper et donc des copeaux de bois après broyage (avec une machine d'un voisin). Je le transporte sur la photo avec un vieux tracteur d'un autre voisin. Je vais l'étaler sur un carré où j'avais déjà mis du compost. Au fond, il y a un autre carré où j'ai étalé du foin (trouvé sur un grenier et plus mangeable pour les animaux, mais parfait pour le jardin). C'est ainsi que pendant bien deux années, j'ai rajouté tout ce que je pouvais trouver : paille, crottins de chevaux, fumier de bovins, tonte, copeaux de bois, feuilles .... vraiment tout ce que je pouvais trouvé (pour la plupart chez des voisins qui ne savaient pas quoi en faire).

Troisième étape: continuer sur la lancée et apporter toujours plus de matériel organique - et surtout, laissé tout les 'déchets' sur place.

Cet hiver j'ai pu avoir des quantités de feuilles

(vous savez, ces choses que les voisins apportent

à la déchetterie).

Et encore du foin (il s'agit du foin que nos moutons ne voulaient plus manger, que j'avais ensuite étalé dans le poulailler pour que les poules aient les pattes au sec et qu'elles puissent picorer les insectes dans la paille - puis enrichi avec leurs fientes, je l'ai mis comme mulch dans le potager.

Sinon, là où il n'y a pas de mulch, j'ai semé de la moutarde comme engrais vert; elle couvre le sol qui diminue la quantité de 'mauvaises' herbes, apporte de la biomasse une fois fauchée avant le semis des légumes et ses racines améliorent la structure du sol.

Et les arbres fruitiers profitent de la sciure que j'avais

après avoir coupé les bûches pour le chauffage.

Dès le début, j'ai mis un 'tunnel' en place pour les légumes qui ont besoin de chaleur et pour les semis. Je l'ai mis sur un endroit où l'on pouvait pas cultiver directement sur le sol, puisqu'il y avait notre assainissements eaux usés. J'ai donc créé des bacs que j'ai pu remplir avec la terre riche provenant d'un ancien mare que nous avons fait curer.

Sinon, il y a toujours le bon vieux compost (où je ne mets que des légumes, jamais des mauvaises herbes, c'est ainsi parfait pour les semences).

Et les résultats sont là. Ca pousse, ça pousse. Parfois même un peu trop (surtout quand je sème trop serré).

Ici, une association de haricots verts (légumineuse - apporte de l'azote) + tomates (solanacée - a besoin de beaucoup d'azote) + calendula (ou soucis - répulsif contre les pucerons qui aiment se mettre sur les haricots verts).

La manière de semer aussi rapproché s'avère efficace pour un été sec et chaud (protège le sol contre le dessèchement), mais néfaste pour un été pluvieux (l'humidité est maintenu entre les plantes et les tomates développent le mildiou). Ma solution: semer de différents façons sur différents carrés et être préparé pour l'un comme pour l'autre type d'été.