Gaïa ou DonnaVie - Trouver l'espoir dans les origines de la Vie

Un peu de poésie ; le sol qui 'engendre' toute Vie

Lambert van Dinteren

1/22/20243 min lire

Poème mi mythe ancien, mi mythe scientifique

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Avant les débuts

Avant les débuts

ni la vie, ni le temps furent encore nommés,

feu et vide constituèrent l’Univers,

forces qui fuient et forces qui rassemblent régnèrent sans partage

DonnaVie, elle, n’existait pas encore,

ou plus précisément, elle commençait tout juste à devenir.

Elle s’assembla et prit corps, devint une jeune fille.

Mais elle fut seule. Très seule.

Elle tournait autour d’elle-même sans savoir pourquoi

et elle tournait en rond sans en comprendre le sens.

Dans ces temps,

avant les débuts,

quand tout était vierge et ni la vie ni le temps furent nommés,

notre ancêtre l’Univers

visita DonnaVie, plongea en elle,

donna ovule, donna semence

puis la laissa seule, l’abandonna à elle-même.

DonnaVie, désormais complète,

achevée,

prête à créer la vie,

sans besoin de partenaire,

masculine, féminine,

avait tout en elle

pour procréer et faire grandir,

pour intervenir et corriger,

pour s’imposer et rappeler à l’ordre,

pour achever et faire renaître.

Avant les débuts

ni la vie, ni le temps furent encore nommés,

seules les graines de la vie en notre mère,

dormirent, latentes,

DonnaVie,

enceinte à son insu,

prépara la vie,

sans s’en rendre compte ;

formant les eaux, formant les terres fermes, formant une atmosphère.

Alors quand tout fut prêt,

DonnaVie, se découvrit mère.

Elle accoucha, fit sortir des eaux les Microorganismes,

qui commencèrent à coloniser la terre.

Bactéries, Algues, Champignons s’associèrent entre eux

pour affronter le dur climat,

créer du sol avec les roches,

créer du sol avec leurs corps.

Ensuite, DonnaVie fit sortir les plantes de ses entrailles,

jeunes pousses se montrèrent, émergèrent de la terre,

grandirent, fleurirent, semèrent,

et à leur tour colonisèrent la terre,

ajoutant au sol leur corps,

ajoutant à l’air leur haleine

la rendant enfin respirable,

aidant DonnaVie

à trouver un équilibre

et la température optimale pour la vie.

.

Finalement, Donna Vie fit sortir les animaux, nous avec eux, de sa grotte.

Animaux qui creusent et qui volent, ceux qui rampent, qui courent et qui grimpent.

Quadrupèdes, bipèdes, ailés, équipés de nageoires.

Animaux sauvages et dangereux. Animaux aimables et domesticables.

Ceux qui broutent, qui sucent, qui mangent feuilles, graines, fruits, ou qui se mangent entre eux.

Animaux qui nous craignent et nous fuient et ceux qui nous menacent.

Tous nos frères et nos sœurs,

même si

nous ne nous comprenons pas toujours

même si

nous nous battons souvent,

et qu’il y a toujours des équilibres à retrouver.

Quand tout fut prêt,

DonnaVie vit tout ce qu’elle avait engendré,

observa toutes ses filles, tous ses garçons,

et ceux qui n’entrent dans aucune distinction,

contempla comment ils jouaient ensemble,

s’entraidaient, s’épaulaient

et, aussi, se servaient les uns des autres

pour la vie qui continue.

DonnaVie vit que ce qui mourrait se régénérait.

Elle découvrit

comment ce qui renaissait fut encore mieux que l’original,

comment plus la vie s’étendit, plus il y eut substrat pour d’avantage,

encore plus riche, plus luxuriante, plus diversifiée.

A la fin des Débuts,

DonnaVie se sut mère,

durablement,

cycliquement,

ce qu’elle vécut comme l’accomplissement

de sa longue, très longue existence.

DonnaVie se sut nourricière aussi,

transformant ce qui était encore vierge,

réveillant ce qui était encore en état de veille,

pour nourrir la vie.

Elle

l’indéfectible,

l’inépuisable,

l’éternelle

Mère de nous tous.

Ce qui lui procura un immense plaisir

A la fin des Débuts,

DonnaVie se dit

qu’elle savait désormais qu’elle tournait autour d’elle-même

pour donner à chacune et à chacun de ses enfants un temps pour se réchauffer et s’activer

et un autre pour se reposer et préparer un lendemain.

Et elle savait maintenant aussi pourquoi elle tournait autour de la grande lumière

puisqu’il fallait bien un temps pour naître et pour croître,

et un autre pour s’abandonner et préparer un nouveau départ.

Et oui, à la fin des Débuts,

DonnaVie se dit

que tout cela était très bien.

Elle embrassa tous ses enfants

et se reposa de son travail.

Photo carocta